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Le soir de ce 10 Mai 1940
Le soir de ce 10 Mai 1940, quelques réfugiés Belges, les plus fortunés sont déjà à Boulogne,
arrivés en voiture.
Mon père qui est en mer avec son chalutier, que va-t-il devenir ?
Jusqu’au 18, c’est l’affluence et devant le flot de réfugiés, Boulogne regorge de monde, la plus
grande confusion règne dans une ville surpeuplée.
Le dimanche 19, vers 22 heures 30, les sirènes retentissent, elles annoncent cette fois la vraie
guerre, sanglante qui s’abat sur Boulogne qui va subir son vrai premier bombardement qui
commence à 23 heures et se terminera à 3 heures 45.
Sont visés manifestement le pont de fer de la rue Nationale, le pont de chemin de fer sur la
Liane, le quartier de Capécure, l’Hôtel Impérial Boulevard Ste Beuve, siège de l’Etat-Major
de la Base Britannique... qui est touché.
Dans cette même nuit, 410 points de chute de bombes explosives ont été relevés ainsi que de
nombreuses bombes incendiaires dans les communes environnantes.
Rien que pour Boulogne, on déplore 37 tués, victimes civiles et militaires et de nombreux
blessés.
Cette nuit du 19 au 20 Mai très pénible achève de jeter la panique dans la ville. Les
sentinelles ne peuvent plus interdire l’accès du port.
Le commandement Anglais qui avait fait examiner les capacités d’embarquement des ports de
Boulogne et de Calais, envisage l’évacuation du Corps Britannique qui bat en retraite devant
les blindés Allemands qui, par une avance foudroyante, réussissent à atteindre la mer le
lundi 20 Mai à 20 heures 30 à Noyelles-sur-Mer.
Militaires Français et Belges, réfugiés et boulonnais se bousculent sur le quai. Les chalutiers
sont déjà bondés mais ne peuvent sortir du port car dans la nuit, des hydravions sont venus
semer des mines dans la rade aux abords du chenal.
A 20 heures, ce lundi 20 Mai, les sirènes hurlent, les bombardiers ennemis sont là, le
bombardement commence et dure jusque 4 heures du matin.
Particulièrement visés par les Stukas, les ponts dont celui du chemin de fer du Boulevard
Clocheville qui ne sera pas atteint mais les maisons environnantes sont touchées et incendiées.
D’autres bombes tomberont place Navarin et dans les rues Basse-Tintelleries, du Jeu de Paume,
etc...
Vers les trois heures du matin, ce mardi 21 Mai 1940, de violents coups sont frappés dans
les volets et notre porte d’entrée et nous reconnaissons avec bonheur et soulagement la voix
de notre père.
Il nous raconte que c’est le dimanche 19, alors qu’il est en pêche, qu’il a appris par un
batiment de la Marine Nationale que les troupes Allemandes après avoir attaqué la Hollande et
la Belgique déferlent sur le Nord de la France.
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